Ce lundi 12 octobre 2025, la Région Normandie a pris une décision marquante en mettant un terme au monopole ferroviaire sur l’étoile ferroviaire de Rouen, ouvrant ainsi la voie à la concurrence. Plus de 250 cheminots, mobilisés par les quatre syndicats (CGT, UNSA ferroviaire, SUD-rail et CFDT), ont manifesté pour exprimer leurs inquiétudes face aux conséquences de cette mise en concurrence.
Les élus régionaux ont voté en séance plénière pour l’ouverture à la concurrence de huit lignes de TER, un mouvement conforme à la loi nationale qui oblige toutes les régions françaises à envisager ce type de réformes d’ici 2030. Ce vote marque une première étape avant le lancement de l’appel d’offres prévu en décembre pour confier la gestion à un opérateur privé.

La mise en concurrence des lignes de train en Normandie
Le processus de mise en concurrence concerne principalement les lignes TER aux alentours de Rouen, qui pourraient être transférées à un gestionnaire privé dès décembre 2029. Pour l’heure, le projet semble déjà bien avancé pour l’étoile de Caen, où RATP Dev est sur le point d’être choisi pour gérer ces lignes.
Les inquiétudes des cheminots ne portent pas uniquement sur l’avenir de leur emploi, mais aussi sur la dégradation potentielle des conditions de travail et des salaires. Par exemple, dans le cadre de la gestion de l’étoile de Rouen, environ 300 cheminots seraient transférés vers le nouvel opérateur, ce qui soulève des préoccupations similaires à celles observées avec l’étoile de Caen.
Réactions des élus et des syndicats face à la réforme
Cette décision n’a pas été prise sans controverse. Plusieurs élus de l’opposition, citons le Rassemblement National, ont demandé une étude sur les implications financières de cette mise en concurrence, se questionnant sur les véritables bénéfices pour la Région. Les élus socialistes et écologistes se sont opposés à cette initiative, craignant qu’elle ne mène à une augmentation des coûts pour la collectivité, alors que les gains réalisés par les opérateurs privés n’iraient pas à la région.
Les impacts sur les usagers et l’avenir du transport ferroviaire
Les usagers des trains en Normandie redoutent également un impact sur la qualité du service. Les cheminots, quant à eux, s’inquiètent de la manière dont cette transformation pourrait affecter leur quotidien. Alors que des projets ambitieux, comme la réouverture de lignes ferroviaires entre Louviers et Rouen, sont à l’étude pour répondre aux besoins de transport, le chemin à parcourir semble semé d’embûches.
Les décisions récentes témoignent de l’évolution du paysage ferroviaire français, notamment avec l’apparition d’acteurs tels que Transdev, Keolis, et Alstom qui cherchent à se positionner sur ce marché en mutation.
La quête de l’équilibre entre service public et profit
Alors que la mise en concurrence des lignes de train vise à améliorer la qualité de service, les expériences passées à Caen génèrent de nombreuses questions. Des cheminots inquiets estiment que cela pourrait entraîner des tarifs plus élevés pour les usagers, sans pour autant garantir une évolution favorable des services.
Répondre aux préoccupations des travailleurs et des usagers sur cette nouvelle organisation sera capital. Le dialogue entre la Région, les syndicats, et les futurs opérateurs privés devra être mené de manière constructive pour établir un équilibre entre les enjeux économiques et sociaux.