Normandie : fermeture définitive de l’usine Cibem, célèbre pour ses boîtes à camembert

La fin d’une ère : la fermeture de l’usine Cibem en Normandie

Dans la région Normandie, la fermeture définitive de l’usine Cibem, spécialisée dans la fabrication des boîtes en bois destinées au célèbre camembert, marque la fin d’une tradition industrielle emblématique. Située à Saint-Pierre-en-Auge dans le Calvados, cette usine a longtemps été reconnue pour la qualité de ses emballages, devenus un symbole du patrimoine gastronomique normand. Cependant, confrontée à des défis économiques majeurs et à des mutations industrielles profondes, la société Cibem a annoncé la cessation totale de ses activités fin septembre 2025, touchant directement les 104 salariés du site.

La fermeture de cette usine est une conséquence directe des évolutions du marché et des stratégies des groupes agroalimentaires comme Lactalis, propriétaire du site via sa filiale Snec. Elle met également en lumière les difficultés rencontrées par les industries locales traditionnelles dans un contexte où l’emballage en bois est progressivement remplacé par des alternatives moins coûteuses et plus adaptées aux chaînes logistiques modernes.

Un héritage industriel menacé depuis plusieurs années

Depuis plusieurs années, la Cibem subissait une pression croissante. La réduction de la demande en emballages en bois, combinée à la concurrence internationale, a fragilisé sa pérennité. Entre 2010 et 2025, la demande pour ces boîtes, autrefois indispensables pour protéger et valoriser le Camembert Lepetit, E. Graindorge, Jort ou Le Petit Normand, s’est réduite progressivement. Ces marques prestigieuses reposaient traditionnellement sur la qualité et l’authenticité de leurs emballages, mais les nouveaux modes de consommation et la digitalisation ont incité les producteurs à se tourner vers des emballages alternatifs.

La fermeture de Cibem illustre également une difficulté plus large : la survie des tissus industriels ruraux face à la mondialisation. La Normandie, riche de ses savoir-faire, subit ces mutations douloureuses, comme par exemple les fermetures de certaines industries à Lanquetot ou Réaux, qui impactent directement l’économie locale et son identité culturelle.

  • 104 emplois directs supprimés à Saint-Pierre-en-Auge.
  • Passage progressif à des matériaux alternatifs d’emballage dans le secteur du fromage.
  • Pression du groupe Lactalis dans l’évolution des choix industriels.
Année Production boîtes en bois Cibem (en milliers) Nombre d’employés Principaux clients normands
2010 450 150 Camembert Lepetit, E. Graindorge, Jort
2018 300 120 Le Petit Normand, Réaux, Lanquetot
2025 150 104 E. Graindorge, Jort, Lanquetot

La liste des clients prestigieux, tels que Graindorge ou Jort, témoigne de la position centrale de Cibem dans la filière camembert. Malgré ces partenariats forts, l’évolution du marché a eu raison de l’activité.

découvrez pourquoi l’usine cibem, emblématique pour la fabrication des boîtes à camembert en normandie, ferme définitivement ses portes. impacts, histoire et réactions locales dans cet article.

Conséquences économiques locales et démographie de l’emploi dans le Calvados

La fermeture de l’usine Cibem à Saint-Pierre-en-Auge va bouleverser l’économie locale. Avec la suppression de 104 postes, les répercussions sociales sont immédiates, notamment dans un bassin d’emploi déjà fragile. Cette usine jouait un rôle clé dans l’économie du Calvados, surtout dans une zone où l’emploi industriel se réduit lentement mais sûrement.

Le tissu industriel normand a déjà connu des fracas avec des fermetures d’entreprises à Lisieux ou dans les environs. Le chômage local fait ainsi face à un nouveau coup dur, avec des risques de précarisation pour les familles concernées. Si des mesures de reconversion et d’accompagnement sont prévues, elles ne masquent pas la difficulté pour un territoire rural, éloigné des grands pôles urbains, à absorber un tel choc.

LIRE  TRANSAT CAFÉ L’OR au Havre : le coup d'envoi de la célébration maritime est lancé !

L’impact immédiat sur l’emploi et les perspectives

Les salariés de Cibem, bénéficiant souvent d’un savoir-faire spécifique lié à la fabrication de boîtes en bois, risquent de voir s’effacer une expertise locale précieuse. L’absence de repreneur sérieux renforce ce constat et annonce un avenir incertain pour ces professionnels. Le président de l’usine et les représentants syndicaux ont exprimé leur inquiétude face à l’absence apparente d’alternatives.

  • Risques de hausse du taux de chômage dans le Calvados.
  • Baisse de l’attractivité industrielle locale.
  • Perte d’un savoir-faire technique spécifique à la filière camembert.
  • Impact négatif sur les fournisseurs locaux de matières premières et services.
Type d’emploi Nombre d’employés concernés Spécificités du poste Perspective de reclassement
Opérateurs de production 70 Fabrication boîte en bois, finition Faible, besoin d’une reconversion
Techniciens 20 Maintenance équipements Possible vers le secteur industriel local
Administratifs et commerciaux 14 Gestion, commandes clients Bonne chance selon réseaux

Les conséquences pour les familles ne sont donc pas uniquement économiques, mais elles touchent aussi l’identité locale profondément liée à cette activité traditionnelle. Cette évolution soulève la question de la survie de l’industrie bois-dans l’économie normande, domaine pourtant riche en expertise et historiquement développé dans la région.

Evolution du marché de l’emballage en bois : un déclin inévitable pour Cibem ?

La crise que traverse la Cibem n’est pas un phénomène isolé. Le marché de l’emballage en bois, autrefois incontournable pour les produits du terroir normand, fait face à une transformation profonde. Aujourd’hui, la préférence va vers les emballages écologiques, recyclables et souvent en carton ou en plastique biosourcé, qui offrent davantage de flexibilité logistique et de compétitivité.

Le contexte réglementaire, notamment autour de la réduction des déchets, encourage la recherche d’alternatives plus respectueuses de l’environnement. Pourtant, paradoxalement, les emballages en bois sont souvent perçus comme plus naturels et authentiques. Néanmoins, leur coût de production, leur poids et leur volume ne jouent pas en faveur d’entreprises comme Cibem.

Quels facteurs ont conduit à la baisse de la production de Cibem ?

  • Montée en puissance des emballages en carton moins coûteux et adaptés au e-commerce.
  • Pression sur les coûts imposée par les grands acteurs comme Lactalis, favorisant les solutions industrielles massifiées.
  • Évolution des attentes consommateurs vers des emballages davantage fonctionnels et légers.
  • Concurrence accrue des emballages importés produits à plus bas prix à l’étranger.

Cette situation a provoqué un ralentissement de la production annuelle de Cibem. L’usine, reconnue pour ses boîtes utilisées par des marques renommées telles que Camembert Lepetit, E. Graindorge ou Grafonde, n’a pas réussi à redresser la barre malgré plusieurs tentatives d’optimisation.

Emballage Avantages Inconvénients
Boîtes en bois (Cibem) Esthétique traditionnelle, authenticité, robustesse Coût élevé, poids, volume important
Emballages carton Léger, économique, recyclable Moins robuste, moins prestigieux pour certains
Plastique biosourcé Flexible, léger, adapté au commerce en ligne Perception écologie mitigée

Les réactions du secteur agroalimentaire normand face à la fermeture de Cibem

La fermeture de Cibem a provoqué une onde de choc dans le secteur agroalimentaire en Normandie. Camembert Lepetit, Graindorge, Jort, et d’autres acteurs locaux, tous utilisateurs historiques des emballages en bois produits par l’usine, doivent désormais repenser leur chaîne d’approvisionnement. Certains privilégient la continuité en cherchant des fournisseurs alternatifs, tandis que d’autres s’inquiètent de la perte d’une tradition qui mettait en valeur leur produit par son conditionnement spécifique.

LIRE  Récapitulatif des Mobilisations en Normandie : Grève du 2 octobre, Manifestations à Rouen, Caen et Le Havre avec l'Engagement des Lycéens

Les producteurs de Camembert Lepetit et autres labels comme Le Petit Normand et Réaux, régulièrement mis en avant, soulignent l’importance de l’emballage en bois dans l’image de marque. Ils craignent que le recours à des matériaux moins authentiques ne dévalorise la notoriété du fromage à l’échelle nationale et internationale.

Efforts et initiatives pour sauvegarder le patrimoine du camembert normand

  • Appels à la mobilisation auprès des instances régionales et nationales pour soutenir les savoir-faire locaux.
  • Recherche de financements publics pour faciliter la transition vers des solutions écologiques compatibles avec l’identité normande.
  • Promotion du camembert dans le cadre du dossier d’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO en Normandie.
  • Sensibilisation des consommateurs à l’importance du packaging authentique pour un produit gastronomique d’exception.
Acteurs concernés Position Actions envisagées
Camembert Lepetit Favoriser maintien des boîtes en bois Réunion avec Cibem et la région Normandie
Graindorge Recherche alternatives durables Tests emballages biosourcés
Le Petit Normand Soutien à la filière locale Campagne de promotion locale

Ces actions sont fondamentales pour pérenniser non seulement le camembert normand mais aussi l’ensemble de la filière agroalimentaire qui emploie plusieurs milliers de personnes dans la région.

découvrez les raisons de la fermeture définitive de l'usine cibem en normandie, reconnue pour la fabrication de ses célèbres boîtes à camembert. impact sur l'économie locale et avenir du savoir-faire artisanal dans la région.

Perspectives et alternatives pour l’avenir des emballages normands post-Cibem

La disparition de Cibem encourage la filière normande à repenser le packaging des fromages eux-mêmes et à explorer des solutions innovantes. Plusieurs pistes sont étudiées afin de préserver autant que possible l’héritage, tout en s’adaptant aux réalités économiques et écologiques actuelles.

Les entreprises de la région collaborent avec des centres de recherche pour développer des matériaux biosourcés combinant esthétique, durabilité et compétitivité. Des initiatives pour intégrer des coatings naturels ou des emballages hybrides sont également explorées.

Les options face au défi du packaging normand

  • Fabrication locale d’emballages en carton recyclé respectueux de l’environnement mais visuellement proche du bois traditionnel.
  • Développement de bio-plastiques adaptés à la conservation du camembert et compatibles avec le commerce électronique.
  • Coopérations entre fromagers et entreprises innovantes pour concevoir des packs personnalisés selon les appellations et labels.
  • Promotion renforcée des marques normandes associant terroir, qualité et innovation dans leur communication.
Solution Avantages Inconvénients Degré d’adoption
Carton recyclé local Écologique, coût modéré, production régionale Moins authentique que le bois Phase pilote
Bioplastiques innovants Léger, flexible, adapté au e-commerce Prix élevé et perception mitigée En développement
Emballages hybrides (bois + bio-plastique) Conserve esthétique, durable Complexité de fabrication Projet R&D

La conjonction entre tradition et innovation semble la voie à suivre pour la filière camembert normande, à la croisée des attentes des consommateurs et des exigences écologiques du XXIe siècle.

Pourquoi l’usine Cibem ferme-t-elle ses portes ?

La fermeture est liée à une baisse prolongée de la demande pour les boîtes en bois, la concurrence accrue des alternatives modernes et la stratégie du groupe Lactalis.

Quelles sont les conséquences pour les salariés de Cibem ?

104 emplois sont supprimés, avec un défi majeur de reconversion pour ces salariés spécialisés dans les emballages en bois.

Comment la filière camembert normande va-t-elle évoluer après la fermeture ?

Les producteurs cherchent des alternatives d’emballage plus durables et innovantes, tout en préservant l’authenticité propre aux marques comme Camembert Lepetit ou Graindorge.

Quels sont les principaux clients historiques de Cibem ?

Parmi les clients figure Camembert Lepetit, E. Graindorge, Le Petit Normand, Jort, Lanquetot et Réaux, marques renommées dans le secteur du camembert.

Existe-t-il des initiatives pour sauvegarder le savoir-faire local ?

Oui, la filière agroalimentaire normande multiplie les efforts pour accompagner la transition écologique et économique, en valorisant le patrimoine, notamment via des dossiers liés à l’UNESCO.