Interfile légalisée : enseigné dans les auto-écoles dès maintenant

Interfile: Le nouvel appel d’air pour les motards en France

La voie est officiellement libre pour les amateurs de deux et trois-roues ! Dès ce samedi 11 janvier, la circulation en inter-files pour ces véhicules est validée sur l’ensemble du territoire français. Un tournant encadré par le code de la route, célébré comme une victoire par la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) du Calvados.

Ainsi, après des années d’attente et d’expérimentations, les motards voient enfin leur souhait réalisé. Les nouvelles dispositions permettent aux véhicules motorisés de moins d’un mètre de large de filer entre les deux voies les plus à gauche, et ce, lorsque les autres véhicules sont stationnaires ou progressent à faible allure.

Dans le Calvados, l’annonce est accueillie avec satisfaction. La région, bien qu’épargnée par l’ampleur des embarras parisiens, pourrait néanmoins bénéficier d’une fluidité renouvelée sur ses routes grâce à cette disposition élargie.

Le but de la circulation en interfile : fluidifier le trafic

François Bénard, coordinateur de la FFMC du Calvados, souligne un des atouts majeurs de cette mesure : « C’est un des atouts de la moto : ne pas rester bloqué dans les bouchons. » Pour lui, même si la région caennaise n’est pas sujette aux embouteillages frénétiques de l’Ile-de-France, l’officialisation de cette pratique pourrait jouer un rôle clé dans la diminution du trafic. Comme il le résume : « Une moto qui remonte une file, c’est une voiture de moins dans le bouchon. »

Déjà bien installée dans les habitudes locales, la circulation en inter-files semble être vue d’un bon œil par les automobilistes, qui, selon Bénard, montrent souvent de la coopération en facilitant le passage des motards.

La légalisation va permettre l’enseignement

Avec la légalisation, une nouvelle ère pédagogique s’ouvre dans les auto-écoles, comme l’explique François Bénard : « Ça va être enseigné dans les auto-écoles auprès des motards, mais aussi des automobilistes. » De son côté, Mustapha Bousabbagh, professeur de conduite et de sécurité routière à l’auto-école « Ô volant d’or » à Caen, voit dans cette régularisation un moyen de créer une cohabitation plus pacifique sur la route, soulignant l’importance pour chaque conducteur d’être alerte aux véhicules derrière lui.

« Nous devrons, en conduisant sur la voie de droite, rester autant que possible à droite, et de même à gauche pour libérer ce couloir crucial aux motos », affirme Bousabbagh, soulignant une meilleure gestion de l’espace routier.

Une pratique enfin encadrée pour plus de sécurité

Les modalités encadrant cette nouvelle pratique sont clairement définies par le décret n°2023-33 daté du 9 janvier 2025 et publié au Journal Officiel le 10 janvier. Les règles comprennent notamment des limitations de vitesse pour les motards :

– Pas plus de 50 km/h lors de la circulation en inter-files
– Maximum de 30 km/h si une des files est arrêtée

Quand le trafic se fluidifie avec des véhicules roulant à plus de 50 km/h, les deux-roues doivent réintégrer les voies normales. En outre, cette dérogation s’applique strictement aux autoroutes et routes présentant au moins deux fois deux voies séparées par un terre-plein central où la vitesse est entre 70 km/h et 130 km/h, et lors de congestion importante seulement.

Cependant, cette pratique reste interdite en chantier ou en cas de revêtements glissants (neige, verglas). Le non-respect des conditions de circulation en inter-files entraînera une quatrième classe de contravention et un retrait de 3 points sur le permis, avec possibilité de vidéo-verbalisation.

Ainsi, les motards français disposent dorénavant d’une nouvelle marge de manœuvre, à condition de respecter scrupuleusement les règles mises en place pour leur sécurité et celle des autres usagers de la route.