À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les logements qualifiés de « passoires thermiques » ne pourront plus être loués en France. Ces mesures concernent tous les biens immobiliers classés G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE), représentant près de 25 000 habitations dans le Calvados. Face à cette échéance, de nombreux propriétaires se heurtent à des défis financiers pour rénover leurs biens.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, il est désormais interdit de louer des logements dont le DPE est classé G. Beaucoup de propriétaires n’avaient pas anticipé ces obligations, par manque de temps, de ressources ou de financements. En Normandie, nombreux sont ceux dont les biens immobiliers, souvent anciens, représentent de véritables passoires thermiques.
Se conformer aux normes DPE : un défi de taille ?
Laurencia De Loynes, agent immobilier basée à Falaise, observe que de nombreux propriétaires viennent à peine de réaliser la nécessité de ces travaux de mise aux normes. Les contraintes d’être situés dans des zones protégées, telles que celles autour du château classé monument historique, compliquent particulièrement l’isolation par l’extérieur des bâtiments, notamment dans le cas des immeubles de la reconstruction.
De plus, la gestion en copropriété représente un autre obstacle. En effet, il s’avère souvent « très difficile de parvenir à un consensus sur la réalisation de travaux d’isolation. »
Les coûts des matériaux, souvent prohibitifs, constituent un frein supplémentaire. Pour les propriétaires, le changement des huisseries ou l’isolation des murs peut rapidement s’apparenter à un véritable parcours du combattant.
Beaucoup ne se sentent plus capables ou motivés à mener à bien des projets de rénovation qui impliquent des démarches complexes.
Laurencia De Loynes, responsable de l’agence Century 21 à Falaise
Un marché locatif sous pression
D’après Laurencia De Loynes, plusieurs propriétaires choisissent de vendre leurs biens au lieu de procéder aux rénovations nécessaires. Cette tendance vient réduire encore davantage l’offre de logements locatifs, déjà fragilisée par une demande en constante augmentation.
Falaise, bien qu’étant une petite ville, affiche une demande croissante, et ces logements classés G pourraient bien se retrouver inoccupés.
Laurencia De Loynes, responsable de l’agence Century 21 à Falaise
À Falaise, 30 % des logements sont actuellement classés F ou G. De plus, les habitations classées F seront également interdites à la location d’ici 2028, soulignant l’urgence pour les propriétaires d’envisager les travaux de rénovation.
Maximiser l’efficacité énergétique grâce aux aides
France Rénov offre un service public qui permet aux propriétaires de recevoir des conseils gratuits sur la rénovation de leurs biens, la gestion de l’énergie et l’intégration des énergies renouvelables.
Hugues Chopin a sollicité leur aide pour réaliser son premier diagnostic énergétique. Les recommandations reçues lui ont permis de faire évoluer la classification de son bien de G à B, malgré des coûts non négligeables. Pour lui, cet investissement est stratégique et, grâce à l’obtention de 20 % d’aides financières, il ne considère pas cela comme une perte d’argent.
Certes, cela représente un coût, mais la valeur de mon bien s’en trouve rehaussée, et les aides peuvent être conséquentes selon le niveau de revenus.
Bruno Tremblay, technicien en énergie Biomasse Normandie
Pour le technicien énergétique qui l’a accompagné, chaque amélioration dans la classification est un atout, considérant que d’ici 2034, la loi imposera un classement minimum de D.
Pour Hugues Chopin, le secret d’une valorisation réussie est d’effectuer des investissements réguliers : « C’est la clé pour accroître la valeur de son logement ».